Sexualité

Quel accueil pour les adolescents transgenres en consultation ?

Les adolescents transgenres sont une population particulièrement vulnérable. En effet, en comparaison de leurs pairs cis, ils ont un risque majoré de développer un syndrome dépressif, de subir un harcèlement ou encore de mésusage de substances. Il est fréquent pour cette population d’éviter le contact avec le milieu du soin par crainte de discrimination ou suite à une mauvaise expérience dans le passé.

Aux États-Unis, une étude avait rapporté que 1/3 des transgenres adultes avaient eu une mauvaise expérience dans leur passé médical en lien avec leur transidentité. L’étude s’intéresse au vécu des adolescents transgenres qui consultent dans les soins primaires aux États-Unis, et à leurs recommandations pour améliorer leur accueil en consultation.

Cette étude a suivi un protocole qualitatif, avec 20 adolescents transgenres, en majorité transgenres masculins, âgés entre 13 et 21 ans. Le recrutement a eu lieu entre 2016 et 2017 via des centres de soins primaires et des associations LGBTQ+. Les adolescents ont répondu dans une entrevue longue (entre 30 et 70 min), puis le verbatim a été analysé.

Une majorité des adolescents rapportent plutôt des expériences positives lors de leur prise en charge. Ce qui est particulièrement apprécié :

– Être appelé par le prénom choisi.

– Ne pas être traité différemment après l’annonce de la transidentité

– Ne pas se focaliser, uniquement sur la transidentité

– L’environnement de consultation : mise à disposition de brochures ou affiches en lien avec le mouvement LGBTQ+ ou plus simplement décorations colorées. Même des petites choses sont immédiatement perçus (cordons arc-en-ciel, drapeaux…).

Au contraire les choses qui peuvent frustrer/embêter l’adolescent seront :

– Un emploi du prénom de naissance ou du mauvais pronom même après plusieurs demandes explicites.

– L’inexpérience ou le manque de connaissances du médecin par rapport à la transidentité.

Les adolescents transgenres ont proposé plusieurs éléments pour améliorer leur accueil en soins primaire :

– De poser la question du genre de manière systématique à tous les ados, car il peut être difficile pour eux d’aborder le sujet. Et de le faire plutôt quand on est seul avec lui et sans les parents.

– Utiliser des termes généraux lorsqu’on désigne une particularité qui est connotée à l’ancien sexe. ‘Organes génitaux’ plutôt que ‘ovaires’ par exemple.

– L’examen des organes génitaux ou la poitrine, s’il doit avoir lieu, doit être le plus rapide possible et sans commentaires inutiles.

Pour conclure, un progrès est noté dans l’accueil des adolescents transgenres en consultation de soins primaires. Une meilleure connaissance et des éléments pratiques simples peuvent permettre un accueil plus adapté des adolescents transgenres, et favoriser la relation patient-malade.