Les sachets de nicotine, ou pouches, commencent à faire leur place dans les consommations addictives des 13-17 ans. Selon l’Anses, en France, un jeune de 13 à 16 ans sur dix connaissant les sachets de nicotine en avait déjà consommé.
Des petites poches à placer sur la gencive
Ces derniers prennent la forme de petites poches à placer sous la langue ou sur les gencives. Ils sont apparus sur le marché français à la suite de l’interdiction des « snus » dans l’ensemble de l’Union européenne sauf en Suède, leur équivalent composé de tabac.
Une nouvelle alternative au tabac
Ils se sont rajoutés au catalogue des alternatives au tabac, mais n’ont pas encore été suffisamment étudiés pour faire partie des substituts nicotiniques recommandés par les professionnels de santé. Leur prix abordable et leur publicité sur les réseaux sociaux ont su séduire une partie de la jeunesse, qui fume de moins en moins, mais reste intéressée par les produits psychoactifs.
Un risque d’ingestion important chez les plus jeunes
Un manque de prévention concernant les risques induits par leur utilisation et une régulation moindre de la vente de ce produit ont augmenté les risques d’accidents, comme des chocs nicotiniques suite à l’ingestion d’un de ces sachets. En effet, si ceux-là se retrouvent dans le système digestif, la nicotine présente à l’intérieur se diffuse bien trop fortement dans l’organisme et peut entraîner un syndrome nicotinique grave se traduisant par des vomissements, des convulsions, des hypotensions ou des troubles de la conscience. Les consommateurs adultes doivent donc les garder à distance des enfants et adolescents qui pourraient les avaler.
Un pont vers la consommation de tabac ?
Un autre élément pointé par les détracteurs des sachets est le risque qu’ils représentent une porte d’entrée vers un tabagisme actif plus dangereux pour la santé. Pour éviter que cela arrive, l’ancienne ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq avait annoncé, en octobre dernier, l’interdiction prochaine de la vente de ce produit.
Réguler plutôt qu’interdire
Une annonce lunaire pour bon nombre d’addictologues, qui, dans une tribune parue au sein du Journal du Dimanche mi-octobre 2024, ont souligné l’intérêt thérapeutique de ce substitut nicotinique et de l’importance de le réguler pour limiter les risques d’une utilisation détournée. Ils ont notamment rappelé que l’interdiction d’un produit ne faisait que renforcer des marchés parallèles impossibles à réguler et bien plus dangereux pour les consommateurs.
La Suède : un exemple dans la lutte contre la consommation de tabac
Des propos qui font échos à la politique d’un autre pays de l’Union européenne qui a choisi d’aborder la problématique du tabagisme sous un autre angle que ses voisins et qui, pour le moment semble avoir trouvé une bonne solution : la Suède. Cette dernière n’a que 5,3 % de la population qui fume contre 24 % en moyenne dans l’Union européenne et 31 % en France. La Suède se classe aussi parmi les trois pays européens déclarant le moins de cancer du poumon.
Selon un rapport publié en novembre 2024 par We are innovation, ces très bons résultats découlent d’une facilitation et d’un accompagnement dans l’utilisation de produits remplaçant la cigarette. Cela s’ajoute à une interdiction quasi totale de fumer à l’extérieur du domicile.